Sanshou est un terme chinois composé du mot « san » [散] qui signifie libre, relâché, et du mot « shou » [手] qui signifie main. C’est un synonyme de sanda (où da [打] = attaque). Pour simplifier, ces 2 termes désignent une application en combat libre de techniques martiales.
Historique
Durant la guerre Russo-Japonaise (1904-1905), les russes ont perdu beaucoup de leurs troupes dans les combats. Avec ces lourdes pertes, les dirigeants soviétiques ont compris la nécessité de développer des méthodes de combat rapproché. Un projet officiel du parti communiste unifia ces méthodes pour aboutir en 1917 à ce que l’on appelle Sambo. En 1924, le guomindang (partie national chinois) a créé l’académie militaire Whampoa dans la province du guandong au sud de la chine, afin d’entrainer ses troupes. De son alliance avec l’union soviétique en Janvier 1923, il instaura la discipline, l’endoctrinement et l’entrainement militaire d’inspiration soviétique.
Avec la richesse des arts martiaux traditionnels, les chinois avaient un support inestimable pour développer leur forme de combat rapproché à usage militaire. Inspirés par la démarche des soviétiques, ils ont créé le sanshou. Alors que ces techniques ont été créées pour le combat rapproché et la défense contre des armes de poing et armes à feu, les dirigeants ont voulu également en faire un sport qui pourrait être pratiqué en toute sécurité et intégré dans le programme d’entrainement. Cette nouvelle application permettait à la fois de stimuler les pratiquants et de perfectionner leurs techniques avant de les appliquer en combat réel. Pour l’usage militaire, des techniques de coups de pied, de poing, de genou, de coude, de projection, de saisi et de combat au sol furent créées. En tant que sport, le sanshou s’est débarrassé des coups de genou, de coude, des techniques au sol. Pour des raisons de sécurité, un équipement obligatoire fut exigé.
Avec ces aménagements, et le développement des sports de contact dans le monde, les autorités chinoises ont mis en place un règlement de compétition sportive. Et ce n’est en qu’en 1982 que le sanda est devenu officiellement un sport de compétition.
Le sanda est l’évolution du wushu en sport de combat. Il va plus loin dans les limites des sports de combat, et met l’accent sur les techniques de poing, de pied et surtout de projection permettant ainsi des stratégies de combat très élaborées. Bien que ces techniques soient autorisées dans d’autres sports de combat (kickboxing, taekwondo, muay tai, lutte…), elles se combinent efficacement en sanda. Et c’est là que toutes les stratégies se forment. Cette liberté dans les techniques impose aux combattants des qualités de vitesse, de puissance et de précision. En sanda, la stratégie suit la règle du « commence plus tard, mais touche en premier » (hou fa xian zhi). Le fait de pouvoir projeter insite le combattant à réfléchir à 2 fois avant d’effectuer un coup de pied, et de développer sa rapidité. De même, développer des feintes permet d’éviter les contres ou de contrer.
En revanche, il n’y a pas de travail au sol en sanda, contrairement au sambo russe ou au jujitsu brésilien par exemple, mis en avant par les compétitions de MMA (arts martiaux mélangés).
Le règlement en compétition
Avec les premiers championnats du monde de sanshou, les règlements des différentes fédérations (notamment françaises) se sont alignés sur le règlement international. En voici les grandes lignes (simplifiées):
- Sanda classe A et B: C’est le combat de compétition et où l’on s’affronte sur la plateforme en utilisant des coups de pieds, de poings ainsi que des prises de lutte chinoise. La recherche du K.O. est autorisée. Les compétitions de classe A et B sont ouvertes aux compétiteurs et compétitrices âgés de 18 à 34 ans inclus. En Sanda classe B, il y a une totale protection: Casque, protège dent, plastron, gants de boxe, coquille, protèges tibia pied. En Sanda classe A, les protèges tibia sont interdits.
- Sanda éducatif, avenir et loisir: Dans cette forme de rencontre toute puissance est strictement exclue. La maîtrise technique et du style, la précision des contacts sont principalement recherchées. Les compétitions de SANDA EDUCATIF s’adressent aux enfants âgés de 7 à 12 ans, le SANDA AVENIR aux jeunes âgés de 13 à 16 ans (suite aux compétitions internationales, le plein contact est un choix) et le SANDA LOISIR aux personnes âgés de 17 à 50 ans. Dans toutes les catégories d’âge, les protections sont optimales: Casque, protège dent, plastron, gants de boxe, coquille, protèges tibia pied.
- Sanda pro: Compétitions réservées aux combattants d’Elite.
Durée
Les rencontres se déroulent en 2 rounds gagnant de 1mn 30 à 2mn selon les catégories, avec des intervalles de récupération de 1mn.
Les protections
- un casque
- une coquille
- un protège dents
- un plastron
- protections pour tibia et pour pied (sauf en classe A)
- les gants (8 ou 10 onces en fonction de la catégorie de poids)
L’aire de compétition
L’aire de compétition est une plateforme carrée (8 mètres de cotés) et surélevée de 60 cm appelée
leitai en Chine. Le leitai 擂台 (littéralement la « plateforme de frappe ») dans sa forme actuelle était utilisé pour les tournois d’arts martiaux dès la dynastie Song. En sanda, elle est composée de bois et de métal pour la structure, et de matière souple pour la surface. Il n’y a pas de corde ni filets. Les quatre côtés de la plateforme sont couverts de protections souples hautes de 20-40 cm et larges de 2 m. Au centre de la plateforme est dessiné le schéma du yin-yang.
Dans certains tournois professionnels télévisés (Kungfu king, Wulin feng), le ring avec cordes remplace le Leitai.
Les coups autorisés
De nombreuses techniques sont autorisés en sanda dont les coups de poings, coups de pieds, balayages, saisies et projections. Ces coups doivent être appliqués avec suffisamment de puissance pour être comptés par les arbitres. L’attribution de points dépend de la technique utilisée. Les coups de pied au corps et à la tête comptent plus que les coups de poings sur ces mêmes zones. Les balayages et projections apportent un maximum de points si le combattant se maintien debout. Les sorties de l’aire de combat, les comptages et les avertissements à l’adversaire rapportent également des points.
Les coups interdits
Les percussions derrière la tête, le cou/la nuque, au niveau génital ou devant le genou sont interdites et sanctionnées. Certaines techniques sont prohibées. Ce sont les coups de genou, coups de coude, coups de tête, les strangulations et luxations, les projections dangereuses (saisie au cou ou projection tète la première), la lutte au sol et les morsures.
L’usage de ces techniques entraîne des avertissements qui donnent des points à l’adversaire et éventuellement une disqualification.
Les techniques autorisées peuvent varier selon les catégories et le type de rencontre. Certains tournoi télévisés en Chine réduisent le nombre de protections et autorisent d’avantage de techniques.